La première heure était pour moi la plus marquante… je n’avais qu’une seule envie, c’est découvrir cet immense bâtiment désaffecté… enfin presque! Une fois la porte ouverte, je me suis laissé perdre dans celui-ci… très vite j’ai laissé ‘tombé’ le groupe pour ne plus que l’entendre chuchoter au loin,… jusqu’à me retrouver sur la toiture et admirer la ville.

Ah… ce lapin… quelle belle mascotte… Maintenant je regrette quelque peu qu’il n’aie pas l’apparence de Zebulon!
Quel bâtiment, quelle histoire je me suis imaginé qu’il se cachait derrière! …j’essayais de la reconstituer en devinant à quoi pouvait bien servir les restes (citerne d’eau distillée, etc…)
Une vie improbable et pourtant…

ça caillait sec! …mais très vite une vie s’y est installée, si bien que sceptique au début de l’expérience (Je me suis même dit : « il n’y a que Victor qui y croit…» ;-) … et puis je me pris au jeu notamment en transformant cette cuisine… Je restais émerveillé devant l’enthousiasme de Victor, au début je croyais qu’il ‘jouait un jeu’ pour nous motiver et puis je du me rendre à l’évidence que c’était aussi sa nature… et c’était communicatif…
Si je ne pouvais pas être ‘full time’ sur place, cela ne m’empêcha pas d’être ‘pris’ par le jeu et la vie sur place.
Je suis d’accord avec Victor, l’espace, l’expérience y est pour beaucoup et crée des conditions de création nettement différentes qu’à la faculté…; aussi le côté brut, non fini du bâtiment, le bordel dans les outils me mettait bizarrement à l’aise… il n’attendait rien de nous, il nous offrait seulement les outils du possible…
Plus que les connaissances concrètes apprises, c’est donc mon état d’esprit qui m’a marqué. L’expérience, le lieu, l’état d’esprit des intervenants me mettaient dans un état propice à la création… je redevenais quelque part un enfant qui expérimente et n’a d’autre but que le plaisir qu’il en retire, je me redécouvrait expérimentateur, créateur,… dans ce cadre, tout était possible. Victor, Denis et Zebulon étaient de grands enfants, leur jeu semblait être leur nature et collaient parfaitement à l’expérience, leur connaissances étaient des outils sans attente et finalité prédéterminée… L’expérience était intelligente!
Le contexte facilita aussi les relations entre intervenants… il fessait tomber les barrière entre profs/étudiants, tous semblaient se respecter pour eux-même, ce qu’ils sont et ce qu’ils peuvent apporter au groupe… c’était très chouette!
Au jour le jour… ouf, j’ai la mémoire courte!
Je me souvient avoir passé énormément de temps à chercher mes outils… et à en trouver d’autres inattendus, improbables… on a besoin de quelque chose et on est contraint de le faire avec un autre outil… Même ce bordel dans les outils était salutaire… il nous forçait à trouver un autre chemin que celui tout tracé/préconçu d’emblée…
J’aurai envie d’ajouter que même si je ne dormais pas sur place, j’appréciais/j’aurais apprécié qu’il y ait Toujours quelqu’un sur place pour nous accueillir le matin, une sorte de concierge… sans trouver le volet fermé, comme un feu qui couve sur lequel il n’y a qu’à rajouter du bois pour qu’il reprenne… Zebulon, tu veux pas emménager là? ... ta copine pourrait se faire un dressing royal... ;-)
Merci à vous tous.
Thierry
