Thursday, November 17, 2016

Séjour au SuperLab

Elisabeth NILLES

Jour 1
Ce jour a commencé avec un bon coup de nettoyage des salles principales de l'usine. Après tout, il fallait quand même rendre vivable cet endroit où on allait passer les 6 prochains jours! Et avec cette activité physique on n'avait pas froid au moins. Après un repas en équipe, j'ai cherché une salle de travail qui me convenait: pour que je me sente bien et que je sois productive, il me faut de préférence une salle lumineuse avec un grand espace de travail dégagé, et chaude (bon, on ne peut pas tout avoir).
Une fois installés, on discute des idées de pavillon qu'on a commencé à chercher lors du dernier cours de DFS. On voulait mettre en place un pavillon qui, se basant sur un ensemble de phénomènes physiques, serait capable de s'autoréguler. Ainsi, par des ouvertures judicieusement placées, et en jouant sur l'hygroscopie des matériaux, on arriverait à contrôler la température, l'humidité et la ventilation du pavillon. Ambitieux? Oui. Mais pas impossible. J'étais optimiste qu'on allait bien arriver à réaliser un tel pavillon. Après tout, on est une équipe de physiciens, architectes (et un ingénieur) avec des outils performants à notre disposition. On parle donc de ce pavillon autorégulateur. Avant de venir ici, je me suis fait encore quelques réflexions en plus, et je présente mes idées à Anthony, mon binôme. Pour chaque paramètre à contrôler j'ai noté quelques mécanismes/idées qui pourraient éventuellement marcher. Ainsi, j'ai fait ce brouillon:

  • lumière: adapter luminosité (avec lamelles capillaires?), protection UV (cfr poils microscopiques chez l'edelweiss, la fourmi du désert,...), COMOLEVI Forest canopy (lui même inspiré de "Leaf color and shape enhance")
  • humidité: restituer/absorber l'eau dans l'air, matériaux poreux (argile, bois, BTC,...), ville de Shibam, nanocondensation
  • ventilation: flux d'air naturel, pressions différentes, ouvertures de différents côtés, disposition/taille/forme des ouvertures, ventilation en vaporisant de l'eau (cfr ruche d'abeille)
  • température: matériaux (grande inertie thermique, cfr Chinese ulm ou Rose wood), ouvertures (latérales, au plafond), structures fractales pour optimiser air exchange (cfr arbre de cyprès), couleurs (claires pour réflecter), structure rugueuse/lisse. Structure rugueuse chez les plantes = augmenter leur surface, donc évapotranspiration = diminue la température
Après une petite discussion, on se met d'accord que ce serait sympa que notre pavillon réagisse selon les différentes conditions météorologiques. On voudrait ainsi un pavillon avec des lamelles hygroscopiques, donc des lamelles qui réagissent à l'humidité, et ce par effet capillaire. L'idée est que ces structures s'ouvrent quand il fait beau, et se referment quand il pleut, offrant ainsi aux visiteurs un pavillon étanche. On se met d'accord qu'il faut réfléchir à la géométrie, la taille et le matériau de ces lamelles.

Après ce premier travail de "recherche" et de rassemblement d'idées, on se rend au skatepark pour nous défouler un peu là-bas. Après quelques hésitations j'ai décidé de faire du roller (ça fait des années que j'en ai pas fait!) et je me lance. Mes premiers essais étaient un peu médiocres, mais bon Rome n'a pas été construite en un jour non plus. Après cette activité sportive, on rentre à l'usine pour cuisiner et mettre nos tentes. Comme il se fait un peu tard, et comme on n'a pas travaillé beaucoup sur les pavillons aujourd'hui, on décide de ne pas présenter ce soir et d'aller dormir tout de suite.

Ce que j'ai appris aujourd'hui? Il faut se lancer dans une expérience pour vraiment la vivre et commencer à l'apprécier. L'usine ne m'a pas inspirée plus que ça en la voyant, mais il faut en tirer le meilleur. Pour le skatepark, je ne me sentais pas à ma place au début. Mais une fois que j'ai mis les rollers, je trouvais ça assez marrant et je me suis bien amusée (même si je n'arrive toujours pas à freiner).